Quelques définitions que vous pouvez trouver dans mes différents articles pour mieux connaître les époques passées.
→ Arpenteur: Il est chargé de mesurer les terres avec de longues chaînes pour établir les limites des propriétées appartenants à des seigneurs. Aujourd'hui, c'est le géomètre qui est chargé cette tache pour des propriétaires (privés comme publiques) avec des instruments de haute technologie.
→ La dîme est un des impôts les plus lourds payés par les paysans à l’Église qui sera aboli à la Révolution.
→ Le
droit de Ban : c'est le
monopole de la vente du vin,pendant une période de 40 jours apès
les vendanges. L'obligation pour le paysan de faire moudre ses grains
au moulin du seigneur, un autre choix entraîne une amende. Le
meunier bénéficie d'un statut particulièrement avantageux , tant
au niveau de son bail ( moulin, maison, terres labourables, prairies)
en contrepartie il doit entretenir le moulin à ses frais et il
hérite des droits du seigneur qui est l'exigence de venir au moulin
de seigneur
quelques
soit la distance. En outre le meunier pas toujous très honnête
triche sur la qualité de la farine ( en la mélangeant, en
l'humidifiant pour la rendre plus lourde, donc plus chère). Compte
tenu de ces pratiques douteuses, certains paysans préfèrent
choisir leur meunier.
Le
moulin est d'un excellent rapport pour le seigneur, qui en possède
plusieurs , entre 600 à 800 livres par an et par moulin en 1783,
contre 350 à 400 livres en 1720.
L'augmentation
est régulière.
→ Le
droit de chasse, de pèche et de colombier : le
droit de chasse est formellement interdit aux paysans , car avec la
possession d'une arme ''on
peut facilement devenir un malfaiteur »
, les sabotiers, les bûcherons, et les scieurs de long sont les plus
suspects.
La
crainte de paysans armés est double : prélever le gibier pour
son propre compte, risque d 'agression et de révolte armée.
Mais le revers de la médaille est la présence de plus en plus
nombreuse des loups qui déciment les troupeaux.
La
pêche dans les rivières et les étangs est réservée au
seigneur.La vente du poisson est d'un bon rapport , ce qui prive le
paysan d'un revenu complémentaire et d'un aliment personnel.
La
droit d'élever des pigeons ''droit
de colomber'' n'appartient
qu'au seigneur avec des conséquences désastreuses sur les
semences.Les cahiers des paroisses s'en émeuvent régulièrement
« Les
grains mangés par les pigeons pourraient alimenter un quart de la
paroisse » à
Saint- Pern où l'on compte 22 colombiers et 1000 couples de pigeons.
→ Les
droits de foires et marchés :
les tarifs varient suivant les localités, seuls les nobles et les
ecclésiastiques en sont exempts.
A
cette liste impressionnante de droits du seigneur s'ajoute quelques
« usages et devoirs » divers
dont
les origines remontent au Moyen-Age, quelques fois ridicules et même
suffisamment outrageants, sont rapportés dans les Cahiers du Tiers
État à la Révolution.
Si
le siècle des Lumières est en marche, en Bretagne sa réalité est
inexistante.
En
revanche l'augmentation importante de tous les droits et redevances
entraînent un appauvrissement général de la population rurale de
la Bretagne au bénéfice des nobles et de la bourgeoisie urbaine.
→ Les
droits de gîte et de guet : corvées
au Moyen-Age, elles sont replacées par une faible redevance.
→ Les
droits de rachat, de lods et de ventes : ce
sont ceux qui rapportent le plus au seigneur, qui en fixe le montant
et les taux, auquel s'ajoute un impôt royal sur les successions « le
centième denier »
En
12 ans entre 1776 et 1788 les prix de rachats des baux des paysans
ont quintuplés ( de un peu plus de 1000 livres à plus 5400 livres)
→ Le Gallo n'est pas un patois, ni un dialecte du français mais une langue d'oïl. Le gallo, héritier du latin de Gaule, a reçu des infles « gall ». Il désigne en Bretagne celui qui utilise la langue romane de Haute Bretagne, distincte du breton.
→ Les liens entre la France et l'Italie, avec le Milanais et Gênes. Dès le XIIIème siècle, les Banquiers Lombards déjà installés à Lyon et à Paris sont proches du Roi et développent leur réseau d'influence en France et au delà jusqu'en Flandres. Louis XII a pris part aux guerres d'Italie, au cours de ces guerres, le Milanais est conquis, perdu, repris en 1501, après de multiples transactions et engagements non tenus il est chassé en 1504. L’Italie est en pleine Renaissance et les conquêtes françaises ont déjà eu un effet positif sur la France. Des liens ce sont créés : Trivulse (né à Milan et mort à Arpagon en 1518) est maréchal de France Son neveu ( mort à Lyon en 1531) devient gouverneur de Milan et de Gênes sous François 1er, il a 69 ans quand François 1er accède au pouvoir et s'engage à son tour dans la reconquête de Milan. La famille Frégosi de Gênes est toute acquise à la France, on les retrouve prisonniers avec les français à Pavie. Une autre famille est acquise à la France: Visconti Galezzo chambellan de François 1er lui aussi fait prisonnier à Pavie
→ Un pays
d'état: En France, sous l'Ancien Régime, un pays d'état est une province du
royaume ayant conservé ses états provinciaux , c'est-à-dire
une assemblée représentative des trois ordres -le clergé,
la noblesse et le tiers état- dont le rôle essentiel est de
négocier le montant de l'impôt avec les commissaires ou
intendants royaux, d'en assurer ensuite la répartition par
diocèse et par paroisse et d'en contrôler la collecte. Les
états conservent une partie des fonds pour aider au
développement des voies de communication.
→ Les
péages : la royauté
s 'efforce de réglementer les péages imposés par les
seigneurs sur les routes, les ponts et les bacs, les prix varient
selon la charge des charrettes de 1 à 4ou 5 deniers par passage.
→ Le statut de Plélan et de ses bourgs:
Les
seigneurs tenaient justice au Gué (Plélan) et y entretenaient une
prison, en revanche le bourg de Paimpont devient le lieu de
l'investissement « industriel ». La commune de développe
autour des forges , sous l'impulsion de Jacques de Farcy de Paisnel
et François d'Andigné de la Chasse , qui obtiennent en 1653 le
droit d'y bâtir des forges , en dérogation aux Édits Royaux qui
interdisaient de nouvelles forges, au risque de déboisement massif
lié au fonctionnement intensif du haut fourneau.
L’existence
et le développement des Forges , entraînèrent de nombreux
contentieux entre les propriétaires des forges et les paysans qui
bénéficiaient de droits d'usage depuis 1467
- « Toutes personnes qui veulent avoir leurs bestes en la dicte forest doitvent les escrire deux fois l'an aux officiers de la forest, vendeur ou couterelle et s'en lievent les deniers a tïeux termes de l'an » (Brecilien).
- « Tout homme qui doibt prandre genetes et joncs en la forets le peult fire en se inscripvant aux diets officiers a chacun des trois paiements de ventes de bois »
- « Les usagers de Loheac, se ilz sont trouvés explectant о quartier de Haulte Forest, ne aultres endroits que leurs diets ussaiges et s'ils ne soient es escripts de la forest, peuvent estre pris a renezon, ainsi que les aultres non escriptz »
→ Tixier ou Tessier est la personne qui fabrique les tissues de laine, de lin, de chanvre
→ Les
redevances personnelles : ce
sont toujours des redevances en nature , qui sont exigées par le
seigneurs soit en fonction du nombre de personnes composants la
famille, soit au niveau de la maisonnée comme le «droit
de fumage » qui
est celui d'avoir une cheminée.
→ Les
rentes seigneuriales: les
paysans doivent des redevances en nature
et en argent à Noël , à Pâques, en août. Sauf exception les
redevances en argent ne sont pas très lourdes (quelques deniers par
journal) les redevances en nature sont beaucoup plus onéreuses,
elles concerne le froment, l'avoine , les volailles. Cependant la
rente reste relativement stable jusqu'en 1771, les nobles dont les
besoins financiers augmentent , ils les répercutent sur leurs
paysans.
→ Rubanier est une évolution du métier de passementier. La différence entre les deux est que le passementier produit des travaux plus sophistiqués que le rubanier. Les deux métiers coexistent.
→ La situation de Plélan-le-Grand au XVIIIe: L'industrie
et le commerce de la Bretagne dans la première partie du 18e siècle
-D'après le mémoire de l'intendant Des Gallois de la Tour –
Henri Sée
→ Les dragonnades sont les persécutions dirigées sous Louis XIV contre les communautés protestantes de toutes les régions de France pour l'exercice de leur culte. Les dragons
employés pour obtenir par la force ces conversions étaient, à
l'origine, des compagnies régulières qui servaient, en temps ordinaire, à
percevoir l'impôt, et spécialement celui de contribuables redevables
d'arriérés qui devaient loger à leurs frais les soldats jusqu'au
paiement effectif.
Source : Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
→ Le
Velay: est en plein développement économique, et
Saint-Didier-la-Séauve connaît une prospérité particulière« de
1800à 1806 battent 500 métiers et l'on estime à 21000 le nombre de
personnes employées au tissage du ruban et aux industries annexes du
Velay et du Forez. Ces chiffres et ces dates permettent d'apprécier
à la fois l'ancienneté,la rapidité du développement et la
prospérité de la rubanerie dans les cantons vellaves voisins de
Saint-Étienne... »
Au 16ème siècle Guillaume II ( vers 1520-1592) vicomte de Joyeuse, Seigneur de Saint-Didier, représentant d'Henri III à Venise en rapporte la technique du tissage du ruban et installe des métiers dans sa baronnie. |
La
corporation du tissage du ruban est érigée en 1585, les statuts
affilient à la maîtrise de Lyon la communauté des
passementiers,rubaniers,tissotiers du Lyonnais, Forez, Velay et
Beaujolais. Lyon veut contrôler ainsi le développement des ouvriers
vellaves jugés trop indépendants et trop prospères.
Au
18ème siècle, les passementiers du Velay allaient chercher la soie
à Saint-Chamond ou à Saint-Étienne. La ferme générale ( recette
des Impôts) prélevait des droits sur la circulation des produits
finis .Le ruban une fois tissé , devait être livré aux
négociants de la ville ; ceux-ci acquittaient des droits et les
retenaient sur le salaires des tisseurs.
Le
passementier détenait le savoir-faire et la maîtrise de la
production mais le commercialisation revenait au fabricant qui
assurait la finition du produit ( lissage, gaufrage, broderie....) et
qui en retirait les bénéfices.
A
cette répartition des rôles, s'ajoute une partition géographique ,
l'activité rubanière s’étend sur l'arrondissement de
Saint-Étienne (Loire) qui est la ville centre où se concentrent les
fabricants et l' arrondissements d' Yssingeaux (Haute-Loire) où se
trouvent les ouvriers répartis dans les communes rurales.
→ Le Passementier: tisse des galons, franges, rubans en fil, parfois gainés d’or ou d’argent, destinés à la décoration de la maison ou des vêtements. Il utilise une douzaine de métiers (à ratières ou cames) ainsi que d’autres techniques comme le retordage et les finitions à l’aiguille.
3 années d'apprentissage, le maître ne peut pas avoir plus de 2 apprentis ;
La charge de maître entraîne des frais de représentation ( cadeaux, repas) et une redevance pour subvenir aux besoins de la confrérie .
→ Le Fabricant: La production
s’organise dans le cadre du capitalisme commercial et du travail
dispersé en ateliers familiaux : les « fabricants »,
chefs d’entreprises, sont les maîtres d’œuvre qui conçoivent
et commercialisent les rubans ; les « passementiers »,
travailleurs à domicile, sont de simples exécutants qui mettent à
la disposition des précédents leur matériel et leur savoir-faire.
Ces « patrons » et ces « ouvriers »
appartiennent à des univers que tout semble opposer : fortune,
mode de vie, loisirs, lieu de résidence...
Cependant, l’ambiguïté de leur statut
respectif rend perméable la barrière sociale censée les séparer ;
dans leur immense majorité, les fabricants sont à la tête de
petites entreprises, tant en termes de capitaux que de salariés
directs ; quant aux passementiers, propriétaires de leurs
métiers à tisser et souvent de leur atelier, quelquefois employeurs
d’un ou deux compagnons, ils sont plus proches du monde de
l’artisanat que de celui de la grande industrie. C’est sans doute
la raison pour laquelle les uns et les autres partagent un certain
nombre de valeurs qui font de ces hommes si différents de par leur
condition des membres d’une seule et même communauté productive,
la fabrique, terme qui englobe significativement tous les
professionnels du ruban.
Au-delà
du milieu textile, ces valeurs ont imprégné les mentalités et
l’économie stéphanoise : par sa longévité, par le nombre
d’hommes et de femmes qu’elle a fait travailler, l’industrie
rubanière a marqué en profondeur la ville et ses habitants, et ce
jusqu’à aujourd’hui.
Brigitte
Reynaud- l'industrie rubanière dans la région stéphanoise
(1895-1975)
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