Le Grand Lexique

  
Quelques définitions que vous pouvez trouver dans mes différents articles pour mieux connaître les époques passées.



Les ANTONINs sont un ordre religieux et hospitalier qui s'est développé en Europe

Arpenteur:  Il est chargé de mesurer les terres avec de longues chaînes pour établir les limites des propriétées appartenants à des seigneurs. Aujourd'hui, c'est le géomètre qui est chargé cette tache pour des propriétaires (privés comme publiques) avec des instruments de haute technologie.

Les Béates ont été crée au XVIIème siècle par des religieuses pour éduquer les jeunes filles dans la  région du Velay. La célébration des Béates reste vivace à Monistrol-sur-Loire. La dernière Béate s'appelait sœur Catherine. Elle est photographié, avec des enfants réfugiés du nord de la France durant la guère de 1914-1918.


La dîme est un des impôts les plus lourds payés par les paysans à l’Église qui sera aboli à la Révolution.




Le droit de Ban : c'est le monopole de la vente du vin,pendant une période de 40 jours apès les vendanges. L'obligation pour le paysan de faire moudre ses grains au moulin du seigneur, un autre choix entraîne une amende. Le meunier bénéficie d'un statut particulièrement avantageux , tant au niveau de son bail ( moulin, maison, terres labourables, prairies) en contrepartie il doit entretenir le moulin à ses frais et il hérite des droits du seigneur qui est l'exigence de venir au moulin de seigneur

quelques soit la distance. En outre le meunier pas toujous très honnête triche sur la qualité de la farine ( en la mélangeant, en l'humidifiant pour la rendre plus lourde, donc plus chère). Compte tenu de ces pratiques douteuses, certains paysans préfèrent choisir leur meunier.

Le moulin est d'un excellent rapport pour le seigneur, qui en possède plusieurs , entre 600 à 800 livres par an et par moulin en 1783, contre 350 à 400 livres en 1720.

L'augmentation est régulière.



Le droit de chasse, de pèche et de colombier : le droit de chasse est formellement interdit aux paysans , car avec la possession d'une arme ''on peut facilement devenir un malfaiteur » , les sabotiers, les bûcherons, et les scieurs de long sont les plus suspects.

La crainte de paysans armés est double : prélever le gibier pour son propre compte, risque d 'agression et de révolte armée. Mais le revers de la médaille est la présence de plus en plus nombreuse des loups qui déciment les troupeaux.

La pêche dans les rivières et les étangs est réservée au seigneur.La vente du poisson est d'un bon rapport , ce qui prive le paysan d'un revenu complémentaire et d'un aliment personnel.

La droit d'élever des pigeons ''droit de colomber'' n'appartient qu'au seigneur avec des conséquences désastreuses sur les semences.Les cahiers des paroisses s'en émeuvent régulièrement

« Les grains mangés par les pigeons pourraient alimenter un quart de la paroisse » à Saint- Pern où l'on compte 22 colombiers et 1000 couples de pigeons.




Les droits de foires et marchés : les tarifs varient suivant les localités, seuls les nobles et les ecclésiastiques en sont exempts.

A cette liste impressionnante de droits du seigneur s'ajoute quelques « usages et devoirs » divers

dont les origines remontent au Moyen-Age, quelques fois ridicules et même suffisamment outrageants, sont rapportés dans les Cahiers du Tiers État à la Révolution.


Si le siècle des Lumières est en marche, en Bretagne sa réalité est inexistante.

En revanche l'augmentation importante de tous les droits et redevances entraînent un appauvrissement général de la population rurale de la Bretagne au bénéfice des nobles et de la bourgeoisie urbaine.



Les droits de gîte et de guet : corvées au Moyen-Age, elles sont replacées par une faible redevance.

Les droits de rachat, de lods et de ventes : ce sont ceux qui rapportent le plus au seigneur, qui en fixe le montant et les taux, auquel s'ajoute un impôt royal sur les successions « le centième denier »

En 12 ans entre 1776 et 1788 les prix de rachats des baux des paysans ont quintuplés ( de un peu plus de 1000 livres à plus 5400 livres)


  Le fief du Thélin est la première république administrée par deux préfets élus annuellement à la fontaine de Bodine, qui éclata au milieu du 19e siècle. Seule la croix dite "des Thélandais" à la sortie sud du Bourg, sur la route du Thélin, rappelle ce passé Les Thélandais, réunis le jour de Noël à la fontaine de Bodine, élisent deux préfets, s'administrent ainsi eux-mêmes et créent par la même occasion la première république bretonne et, dit-on, à partir de 1532 (rattachement de la Bretagne à la France), la première république française ! Et ce jusqu'à la Révolution.





Le Gallo n'est pas un patois, ni un dialecte du français mais une langue d'oïl. Le gallo, héritier du latin de Gaule, a reçu des infles « gall ». Il désigne en Bretagne celui qui utilise la langue romane de Haute Bretagne, distincte du breton.


Les liens entre la France et l'Italie, avec le Milanais et Gênes. Dès le XIIIème siècle, les Banquiers Lombards déjà installés à Lyon et à Paris sont proches du Roi et développent leur réseau d'influence en France et au delà jusqu'en Flandres. Louis XII a pris part aux guerres d'Italie, au cours de ces guerres, le Milanais est conquis, perdu, repris en 1501, après de multiples transactions et engagements non tenus il est chassé en 1504. L’Italie est en pleine Renaissance et les conquêtes françaises ont déjà eu un effet positif sur la France. Des liens ce sont créés : Trivulse (né à Milan et mort à Arpagon en 1518) est maréchal de France Son neveu ( mort à Lyon en 1531) devient gouverneur de Milan et de Gênes sous François 1er, il a 69 ans quand François 1er accède au pouvoir et s'engage à son tour dans la reconquête de Milan. La famille Frégosi de Gênes est toute acquise à la France, on les retrouve prisonniers avec les français à Pavie. Une autre famille est acquise à la France: Visconti Galezzo chambellan de François 1er lui aussi fait prisonnier à Pavie



Un pays d'état: En France, sous l'Ancien Régime, un pays d'état est une province du royaume ayant conservé ses états provinciaux , c'est-à-dire une assemblée représentative des trois ordres -le clergé, la noblesse et le tiers état- dont le rôle essentiel est de négocier le montant de l'impôt avec les commissaires ou intendants royaux, d'en assurer ensuite la répartition par diocèse et par paroisse et d'en contrôler la collecte. Les états conservent une partie des fonds pour aider au développement des voies de communication.


Les péages : la royauté s 'efforce de réglementer les péages imposés par les seigneurs sur les routes, les ponts et les bacs, les prix varient selon la charge des charrettes de 1 à 4ou 5 deniers par passage.


Le statut de Plélan et de ses bourgs:
Les seigneurs tenaient justice au Gué (Plélan) et y entretenaient une prison, en revanche le bourg de Paimpont devient le lieu de l'investissement « industriel ». La commune de développe autour des forges , sous l'impulsion de Jacques de Farcy de Paisnel et François d'Andigné de la Chasse , qui obtiennent en 1653 le droit d'y bâtir des forges , en dérogation aux Édits Royaux qui interdisaient de nouvelles forges, au risque de déboisement massif lié au fonctionnement intensif du haut fourneau.
L’existence et le développement des Forges , entraînèrent de nombreux contentieux entre les propriétaires des forges et les paysans qui bénéficiaient de droits d'usage depuis 1467


  • « Toutes personnes qui veulent avoir leurs bestes en la dicte forest doitvent les escrire deux fois l'an aux officiers de la forest, vendeur ou couterelle et s'en lievent les deniers a tïeux termes de l'an » (Brecilien).
  • « Tout homme qui doibt prandre genetes et joncs en la forets le peult fire en se inscripvant aux diets officiers a chacun des trois paiements de ventes de bois »
  • « Les usagers de Loheac, se ilz sont trouvés explectant о quartier de Haulte Forest, ne aultres endroits que leurs diets ussaiges et s'ils ne soient es escripts de la forest, peuvent estre pris a renezon, ainsi que les aultres non escriptz »

 Tixier ou Tessier est la personne qui fabrique les tissues de laine, de lin, de chanvre



Les redevances personnelles : ce sont toujours des redevances en nature , qui sont exigées par le seigneurs soit en fonction du nombre de personnes composants la famille, soit au niveau de la maisonnée comme le «droit de fumage » qui est celui d'avoir une cheminée.


Les rentes seigneuriales: les paysans doivent des redevances en nature et en argent à Noël , à Pâques, en août. Sauf exception les redevances en argent ne sont pas très lourdes (quelques deniers par journal) les redevances en nature sont beaucoup plus onéreuses, elles concerne le froment, l'avoine , les volailles. Cependant la rente reste relativement stable jusqu'en 1771, les nobles dont les besoins financiers augmentent , ils les répercutent sur leurs paysans.

Rubanier est une évolution du métier de passementier. La différence entre les deux est que le passementier produit des travaux plus sophistiqués que le rubanier. Les deux métiers coexistent.





La situation de Plélan-le-Grand au XVIIIe: L'industrie et le commerce de la Bretagne dans la première partie du 18e siècle -D'après le mémoire de l'intendant Des Gallois de la Tour – Henri Sée



Les dragonnades sont les persécutions dirigées sous Louis XIV contre les communautés protestantes de toutes les régions de France pour l'exercice de leur culte. Les dragons employés pour obtenir par la force ces conversions étaient, à l'origine, des compagnies régulières qui servaient, en temps ordinaire, à percevoir l'impôt, et spécialement celui de contribuables redevables d'arriérés qui devaient loger à leurs frais les soldats jusqu'au paiement effectif.

MARECHAL FERRANT (Art méchan): est un ouvrier dont le métier est de ferrer les chevaux, & de les panser quand ils sont malades ou blessés. Voyez FERRER. Les instrumens du maréchal sont les flammes, la lancette, le bistouri, la feuille de sauge, les ciseaux, les renettes, la petite gouge, l'aiguille, les couteaux & les boutons de feu, le brûle-queue, le fer à compas, l'esse de feu, la marque, la corne de chamois, le boétier, la corne de vache, le cuiller de fer, la seringue, le pas d'âne, le leve-sole, la spatule ; &c. Voyez tous ces instrumens aux lettres & aux figures qui leur conviennent. Les jurés & gardes de la communauté des maréchaux se choisissent entre les anciens & les nouveaux. Deux d'entr'eux sont renouvellés chaque année, & pris parmi ceux qui ont été deux ans auparavant maîtres de la confrairie de S. éloi patron de la communauté, & encore auparavant bâtonniers de la même confrairie. Chaque maître ne peut avoir qu'un apprentif outre ses enfans : l'apprentissage est de trois ans. Tout maréchal a son poinçon dont il marque son ouvrage, & dont l'empreinte reste sur une table de plomb déposée au châtelet. Avant d'être reçus maîtres, les apprentifs font chef-d'oeuvre, & ne peuvent tenir boutique avant l'âge de 24 ans ; permis néanmoins aux enfans de maîtres, dont les peres & meres seront morts, de la lever à dix-huit ans. Aucun maître, de lettres, ne peut entrer en jurande, qu'il n'ait tenu boutique douze ans. Il n'appartient qu'aux seuls maréchaux de priser & estimer les chevaux & bêtes chevalines, & de les faire vendre & acheter, même de prendre ce qui leur sera volontairement donné pour leurs peines par les vendeurs & acheteurs, sans pouvoir y être troublés par aucuns soi-disans courtiers ou autres. 
Source : Encyclopédie de Diderot et d'Alembert


  Le Velay: est en plein développement économique, et Saint-Didier-la-Séauve connaît une prospérité particulière« de 1800à 1806 battent 500 métiers et l'on estime à 21000 le nombre de personnes employées au tissage du ruban et aux industries annexes du Velay et du Forez. Ces chiffres et ces dates permettent d'apprécier à la fois l'ancienneté,la rapidité du développement et la prospérité de la rubanerie dans les cantons vellaves voisins de Saint-Étienne... »

Au 16ème siècle Guillaume II ( vers 1520-1592) vicomte de Joyeuse, Seigneur de Saint-Didier, représentant d'Henri III à Venise en rapporte la technique du tissage du ruban et installe des métiers dans sa baronnie.

La corporation du tissage du ruban est érigée en 1585, les statuts affilient à la maîtrise de Lyon la communauté des passementiers,rubaniers,tissotiers du Lyonnais, Forez, Velay et Beaujolais. Lyon veut contrôler ainsi le développement des ouvriers vellaves jugés trop indépendants et trop prospères.
Au 18ème siècle, les passementiers du Velay allaient chercher la soie à Saint-Chamond ou à Saint-Étienne. La ferme générale ( recette des Impôts) prélevait des droits sur la circulation des produits finis .Le ruban une fois tissé , devait être livré aux négociants de la ville ; ceux-ci acquittaient des droits et les retenaient sur le salaires des tisseurs.

Le passementier détenait le savoir-faire et la maîtrise de la production mais le commercialisation revenait au fabricant qui assurait la finition du produit ( lissage, gaufrage, broderie....) et qui en retirait les bénéfices.

A cette répartition des rôles, s'ajoute une partition géographique , l'activité rubanière s’étend sur l'arrondissement de Saint-Étienne (Loire) qui est la ville centre où se concentrent les fabricants et l' arrondissements d' Yssingeaux (Haute-Loire) où se trouvent les ouvriers répartis dans les communes rurales.




Le Passementier: tisse des galons, franges, rubans en fil, parfois gainés d’or ou d’argent,  destinés à la décoration de la maison ou des vêtements. Il utilise une douzaine de métiers (à ratières ou cames) ainsi que d’autres techniques comme le retordage et les finitions à l’aiguille.
3 années d'apprentissage, le maître ne peut pas avoir plus de 2 apprentis ;
La charge de maître entraîne des frais de représentation ( cadeaux, repas) et une redevance pour subvenir aux besoins de la confrérie .


Le Fabricant: La production s’organise dans le cadre du capitalisme commercial et du travail dispersé en ateliers familiaux : les « fabricants », chefs d’entreprises, sont les maîtres d’œuvre qui conçoivent et commercialisent les rubans ; les « passementiers », travailleurs à domicile, sont de simples exécutants qui mettent à la disposition des précédents leur matériel et leur savoir-faire. Ces « patrons » et ces « ouvriers » appartiennent à des univers que tout semble opposer : fortune, mode de vie, loisirs, lieu de résidence...
Cependant, l’ambiguïté de leur statut respectif rend perméable la barrière sociale censée les séparer ; dans leur immense majorité, les fabricants sont à la tête de petites entreprises, tant en termes de capitaux que de salariés directs ; quant aux passementiers, propriétaires de leurs métiers à tisser et souvent de leur atelier, quelquefois employeurs d’un ou deux compagnons, ils sont plus proches du monde de l’artisanat que de celui de la grande industrie. C’est sans doute la raison pour laquelle les uns et les autres partagent un certain nombre de valeurs qui font de ces hommes si différents de par leur condition des membres d’une seule et même communauté productive, la fabrique, terme qui englobe significativement tous les professionnels du ruban.

Au-delà du milieu textile, ces valeurs ont imprégné les mentalités et l’économie stéphanoise : par sa longévité, par le nombre d’hommes et de femmes qu’elle a fait travailler, l’industrie rubanière a marqué en profondeur la ville et ses habitants, et ce jusqu’à aujourd’hui.

Brigitte Reynaud- l'industrie rubanière dans la région stéphanoise (1895-1975)

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