Les
Cotto sont repérables dans les actes civils accessibles par internet
avant 1600, mais l'origine du
nom, qui selon toute probabilité, est italienne m'incite à penser
que les premières familles se sont installées en Bretagne à
l'issue d'une première vague d'immigration
liée aux guerres d'Italie sous Louis XII et ensuite François1er,
puis à la venue importante d'artistes et lettrés italiens issus de
la Renaissance et enfin à l'implantation des banques italiennes en
France, dont les banques lombardes, très puissantes sous
Francois1er.
Ces
vagues d’immigrations sont attestées par les historiens et
chercheurs dans ces deux départements, dont certains précisent que
la Bretagne est un «petit
Pérou» dû à son
ouverture sur la mer, au commerce avec les Amériques et
l'établissement des français au Canada.
La
répartition du patronyme Cotto, telle qu'elle apparaît entre les 2
départements les plus concernés, les Alpes-Maritimes et
l'Ille-et-Vilaine, tendrait à confirmer cette hypothèse.
Cotto
1500
1600 1700 1800 1900
|
individus Alpes Maritime 3611
5856 6800 6863 885
individus
Ille-et-Vilaine 0 985 1891 2103 906 |
Bourgogne
11 22 |
Rhône-Alpes
9 |
Normandie
2 |
Cotho
|
individus Alpes
Maritimes 0 0
0 0 0
|
individus
Ille-et-Vilaine 0
123 98 0 0
|
Coto |
individus Alpes
Maritimes 7 15
23 22 1
|
individus Bretagne
0 54
332 297 23
|
La
comparaison des 3 tableaux montre une déformation du nom Cotto en
Cotho et Coto.
Les 3
orthographes coexistent en Bretagne aux différentes époques,alors
que seuls Cotto et Coto coexistent en Alpes-Maritimes.
Je
pense que cette variation n'a pas une signification déterminante car
en Bretagne les différentes orthographes peuvent apparaître dans
les mêmes périodes voire dans le même acte.
En
revanche le patronyme augmente dans les 2 départements, avec la même
chute au 19ème siècle au
moment de l'exode rural vers les villes (urbanisation,
industrialisation) et guerre de 14-18.
En Bretagne le
nom Cotto d 'origine n'est pas déformé dans les actes signés
par ceux qui manifestement possèdent l'écrit.
On
peut penser que ceux qui savaient lire et écrire veillaient à la
bonne inscription de leur nom dans les actes officiels.
3- La
Renaissance une époque favorable à l’immigration italienne, une
opportunité d'acquisition d'une ou plusieurs propriétés foncières
dans le cadre de la remise en culture des terres dévastées par les
guerres en Bretagne?
Avant
le règne de François Ier les liens existaient entre la France et
l'Italie, avec le Milanais et Gênes.
Dès
le XIIIème siècle, les Banquiers Lombards déjà installés à Lyon
et à Paris sont proches du Roi et développent leur réseau
d'influence en France et au delà jusqu'en Flandres.
Louis
XII a pris part aux
guerres d'Italie, au cours de ces guerres, le Milanais est conquis,
perdu, repris en 1501, après de multiples transactions et
engagements non tenus il est chassé en 1504.
L’Italie est en pleine Renaissance et
les conquêtes italiennes ont déjà eu un effet positif sur la
France.
Des liens ce sont créés :
Trivulse (né à Milan et mort à Arpagon en 1518) est maréchal de
France
Son neveu ( mort à Lyon en 1531)
devient gouverneur de Milan et de Gênes sous François 1er, il a 69
ans quand François 1er accède au pouvoir et s'engage à son tour
dans la reconquête de Milan.
La famille Frégosi de Gênes est toute
acquise à la France, on les retrouve prisonniers avec les français
à Pavie.
Une autre famille est acquise à la
France: Visconti Galezzo chambellan de François 1er lui aussi
fait prisonnier à Pavie.
Les objectifs politiques de François
Ier nécessite le recrutement de «compétences» qui
n'existent pas en France ( savoir-faire commercial, banque,
comptabilité publique etc...) sans compter les artistes qui sont
accompagnés de serviteurs...
Sa politique de prestige s’appuie sur
les Italiens ( artistes, navigateur … ) qui drainent sans doute
d'autres « professionnels » italiens et une
foultitude de ''petites gens''
Sa politique de conquête ''coloniale''
avec G Verrazano et J. Cartier
va générer de nouvelles vagues d'immigration italienne.
4- La tradition parle d'un seigneur
de Mortemart de Rochechouart , qui
a des possessions à Plélan, et qui est fait
prisonnier en Italie en 1520, racheté par ses vassaux. Ce rachat a
peut-être pu se faire grâce à la présence et aux relais locaux
des italiens installés en France.
Pourquoi pas les Cotto?
Cette éventualité est de
l'ordre du possible si on considère que le métier de marchand est
souvent associé à celui de banquier.