lundi 5 mai 2014

Les COTTO sous l'Ancien Régime en Bretagne





  Plélan-le-Grand

Ille-et-Vilaine



Fontaine de Barenton en Forêt de Paimpont Merlin y rencontra la fée Viviane
je chevauchais de la sorte ;
puis je finis par sortir de la forêt :
c’était en Brocéliande.
[…]
Mais si tu voulais aller
jusqu’à une fontaine près d’ici,
tu n’en reviendrais pas sans quelque difficulté
ni avant de lui avoir payé son tribut.
Chrétien de Troyes

dimanche 4 mai 2014

Retrouver les traces des Cotto en France ou en Italie



Les actes de naissances, mariages et décès COTTO apparaissent de manière importante vers les années 1600,en Ille-et-Vilaine, alors que le patronyme Cotto apparait plus tôt dans le sud de la France et en Italie, je pense qu'il y a eu une immigration en Bretagne, dans un territoire bien localisé, en Ille-et-Vilaine autour de Paimpont et Plélan-le-Grand.
quelles sont mes hypothèses?

1- l'origine du nom Cotto
Porté dans la région niçoise et dans l'ouest de la Ligurie (province d'Imperia), pourrait désigner le porteur d'une cotte, mais c'est aussi un surnom attesté à l'époque romaine (cité par Cicéron). À envisager également le féminin de Cotto (Piémont, Ligurie), Cotti (Lombardie), qui sont généralement considérés comme des hypocoristiques du prénom Domenico.
2- la répartition du patronyme selon les données de Généanet
 
Les Cotto sont repérables dans les actes civils accessibles par internet avant 1600, mais l'origine du nom, qui selon toute probabilité, est italienne m'incite à penser que les premières familles se sont installées en Bretagne à l'issue d'une première vague d'immigration1 liée aux guerres d'Italie sous Louis XII et ensuite François1er, puis à la venue importante d'artistes et lettrés italiens issus de la Renaissance et enfin à l'implantation des banques italiennes en France, dont les banques lombardes, très puissantes sous Francois1er.
Ces vagues d’immigrations sont attestées par les historiens et chercheurs dans ces deux départements, dont certains précisent que la Bretagne est un «petit Pérou» dû à son ouverture sur la mer, au commerce avec les Amériques et l'établissement des français au Canada.
La répartition du patronyme Cotto, telle qu'elle apparaît entre les 2 départements les plus concernés, les Alpes-Maritimes et l'Ille-et-Vilaine, tendrait à confirmer cette hypothèse.
Cotto                                               1500       1600     1700           1800       1900
individus Alpes Maritime                   3611       5856     6800           6863         885
individus Ille-et-Vilaine                            0         985    1891            2103         906
Bourgogne                                                              11        22
Rhône-Alpes                                                             9
Normandie                                                                2

Cotho
individus Alpes Maritimes                        0              0            0             0                0
individus Ille-et-Vilaine                             0           123         98            0                0

Coto
individus Alpes Maritimes                          7             15           23            22               1
individus Bretagne                                      0             54         332          297             23
La comparaison des 3 tableaux montre une déformation du nom Cotto en Cotho et Coto.
Les 3 orthographes coexistent en Bretagne aux différentes époques,alors que seuls Cotto et Coto coexistent en Alpes-Maritimes.
Je pense que cette variation n'a pas une signification déterminante car en Bretagne les différentes orthographes peuvent apparaître dans les mêmes périodes voire dans le même acte.
En revanche le patronyme augmente dans les 2 départements, avec la même chute au 19ème siècle au moment de l'exode rural vers les villes (urbanisation, industrialisation) et guerre de 14-18. 
En Bretagne le nom Cotto d 'origine n'est pas déformé dans les actes signés par ceux qui manifestement possèdent l'écrit.
On peut penser que ceux qui savaient lire et écrire veillaient à la bonne inscription de leur nom dans les actes officiels.

3- La Renaissance une époque favorable à l’immigration italienne, une opportunité d'acquisition d'une ou plusieurs propriétés foncières dans le cadre de la remise en culture des terres dévastées par les guerres en Bretagne?


Avant le règne de François Ier les liens existaient entre la France et l'Italie, avec le Milanais et Gênes.

Dès le XIIIème siècle, les Banquiers Lombards déjà installés à Lyon et à Paris sont proches du Roi et développent leur réseau d'influence en France et au delà jusqu'en Flandres.

Louis XII a pris part aux guerres d'Italie, au cours de ces guerres, le Milanais est conquis, perdu, repris en 1501, après de multiples transactions et engagements non tenus il est chassé en 1504.

L’Italie est en pleine Renaissance et les conquêtes italiennes ont déjà eu un effet positif sur la France.

Des liens ce sont créés : Trivulse (né à Milan et mort à Arpagon en 1518) est maréchal de France

Son neveu ( mort à Lyon en 1531) devient gouverneur de Milan et de Gênes sous François 1er, il a 69 ans quand François 1er accède au pouvoir et s'engage à son tour dans la reconquête de Milan.

La famille Frégosi de Gênes est toute acquise à la France, on les retrouve prisonniers avec les français à Pavie.

Une autre famille est acquise à la France: Visconti Galezzo chambellan de François 1er lui aussi fait prisonnier à Pavie.

Les objectifs politiques de François Ier nécessite le recrutement de «compétences» qui n'existent pas en France ( savoir-faire commercial, banque, comptabilité publique etc...) sans compter les artistes qui sont accompagnés de serviteurs...

Sa politique de prestige s’appuie sur les Italiens ( artistes, navigateur … ) qui drainent sans doute d'autres  « professionnels » italiens et une foultitude de ''petites gens''

Sa politique de conquête ''coloniale'' avec G Verrazano et J. Cartier2 va générer de nouvelles vagues d'immigration italienne.


4- La tradition parle d'un seigneur de Mortemart de Rochechouart , qui a des possessions à Plélan, et qui est fait prisonnier en Italie en 1520, racheté par ses vassaux. Ce rachat a peut-être pu se faire grâce à la présence et aux relais locaux des italiens installés en France.

Pourquoi pas les Cotto?

Cette éventualité est de l'ordre du possible si on considère que le métier de marchand est souvent associé à celui de banquier.
Or les parmi les premiers COTTO repérés à Paimpont et Plélan-le-Grand se trouvent des marchands qui manifestement possédaient la maîtrise de l'écrit si on se réfère aux signatures des actes religieux  
             
1La Bretagne a connu plusieurs vague d'immigration liée à divers événements : ingérences et occupations étrangères,

Plusieurs prélats ''ultramontains'' administrent sans y résider des diocèses bretons, entre autres les Cardinaux Pucci de Florence , celui de Vannes in Histoire de l'immigration en Bretagne au 17ème siècle , mémoire de recherche 2005-2008 ACSE accès internet p10à à 12


2Giovanni da Verrazano explorateur né à Florence, a séjourné à Lyon .Marchand- navigateur établit à Rouen, associé au richissime Gadane et aux banquiers établis à Lyon.

Il fut envoyé par François Ier à la recherche d'un passage vers les Indes, son frère Jérôme ou Girolamo est cartographe et navigateur.