vendredi 29 janvier 2021

Les Cotto pendant la guerre de 1870

 

Introduction :

La guerre de 1870, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre franco-allemande, opposa du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871 la France et les États allemands coalisés sous l’égide de la Prusse.

Elle se solda par la défaite française et la victoire éclatante des États allemands, proclamée au château de Versailles, le 18 janvier 1871. La victoire allemande entraîna l’annexion par le Reich de l’Alsace-Lorraine et l’affirmation de la puissance allemande en Europe au détriment de l’Autriche-Hongrie et de la France. La perte de l'Alsace-Lorraine engendra pour longtemps en  France un sentiment de frustration qui contribua à l'échec du pacifisme, à l'entrée du pays dans la Première Guerre Mondiale de 1914. 

Cette guerre est marquée par la peur et la haine du Prussien considéré par les français comme barbares et commandés par un chef  tout-puissant : Bismarck, figure dominante de ce conflit. La honte de l'armistice et la perte de l'Alsace-Lorraine, entraîne le rejet du ''boche''. Les parisiens sont confrontés à un terrible siège qui entraîne famine, maladies, pauvreté...

J'ai retrouvé cette affiche dans les archives familiales, c'est dire l'importance de cette guerre dans la mémoire de nos ancêtres.


Cette affiche désigne les spéculateurs qui profitent de la famine pour vendre des denrées à un prix exorbitant. Les rats et d'autres animaux font partie des denrées comestibles !


Les Cotto à Rennes :

En 1870, Rennes est une importante ville de garnison avec cinq casernes (Arsenal,Colombier Kergus, Bon-Pasteur, Saint-Georges), l'école d'artillerie et l'hôpital militaire. 

 

  • Une mobilisation en fanfare, la fleur au fusil

Les 7e et 10e régiments d'artillerie montés et le 5e bataillon de chasseurs à pied y sont installés. Les officiers et leurs familles, pour la plupart aristocrates, participent à la vie de la cité.

 La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. Le 22 juillet, le 5e bataillon de chasseurs à pied quitte le Palais Saint-Georges à 10 heures. Les habitants tout au long du parcours en centre-ville offrent des fleurs aux soldats et des bouquets aux officiers. La troupe est formée en carré devant l'hôtel-de-ville, et le commandant lève son épée et crie : "Vive la France !". Le cri est répété par les soldats et par la foule qui ajoute : "Vive les chasseurs !". Le commandant salue et répond : "Vive la ville de Rennes !". Les acclamations reprennent pendant que le bataillon se remet en marche, au son de la fanfare jouant la Marseillaise.

 

C'est en Bretagne que la mobilisation a été le plus rapidement suivie d'effet. Il n'y a pas eu un seul réfractaire, et le départ des appelés s'est effectué dans l'enthousiasme et la piété. Dans chaque paroisse, ils ont été bénis par leur curé, après célébration d'une messe solennelle. 
 
  • Mais au camp de Conlie, la vie est loin d'être belle !

      Le Télégramme - Camp de Conlie. Des soldats «sacrifiés»

 Soldats bretons au camp de la Conlie

Il n'est pas beau, ce camp. Rien que des tentes malsaines, humides. Il y fait froid. Bientôt, la pluie ne cessant de tomber, on n'en sortira que pour patauger dans une boue épaisse et gluante, dans laquelle, le plus souvent, il sera impossible d'essayer de manœuvrer. 

Or ces hommes constituent l'armée de Bretagne, destinée, en principe, à dégager Paris de l'étau ennemi. Et cette armée a un chef, M. de Keratry., un officier breton convaincu du bien-fondé de la guerre.Gambetta lui a montré une totale confiance en le mettant à la tête des Bretons, avec le grade de général de division, et des pleins pouvoirs. Mais il va devenir rapidement inquiétant par ses déclarations qui font appel à Dieu 

« Que le peuple breton marche en avant et prouve au peuple barbare qu'il se lève en peuple libre. Que votre seul cri de ralliement soit : Dieu et Patrie ! »

« Que le peuple breton marche en avant ! » : c'est déjà donner un cadre bien déterminé à une action, et ces « Dieu et Patrie » rappellent des souvenirs, pas tellement lointains aux républicains..

Et si ces 50 000 Bretons allaient profiter d'une situation militaire très difficile pour imposer un régime qu'ils désirent et qui n'est pas, sans doute, la République ? Et puis, il y a, dans l'armée de la Loire toute proche, deux généraux, héritiers de noms qu'on ne peut oublier : Charette, avec ses zouaves pontificaux, et Cathelineau avec ses francs-tireurs du 11e corps - qui se battent d'ailleurs pour la France, sans aucune arrière-pensée.

Après l'euphorie du départ arrive le temps des défaites. Une grande confusion s'instaure à Rennes avec l'arrivée, le 20 décembre, de plusieurs milliers d'hommes en haillons, certains sans armes, en provenance de Conlie. Certains bataillons campent sur le Champ de Mars, sous la pluie et dans la boue, d'autres à la halle aux blés, au palais du Parlement, au théâtre. C'est la débâcle.

Image illustrative de l’article Zouaves pontificaux

Les boches: Terme méprisant utilisé par les Français pour désigner les Allemands pendant la période conflictuelle entre les deux pays qui a débuté en 1870 et s'est terminée en 1945.

Le Camp de Conlie: situé dans la région du Mans, est un des onze camps établis par le gouvernement républicain de Gambetta lors de la guerre de 1870 afin de préparer une contre-offensive contre l'occupant. Les Prussiens sont désormais aux portes d'Orléans et la désorganisation est générale.

Zouaves pontificaux: Créé le sur le modèle des troupes de zouaves de l'armée française, dont l'uniforme exotique est très populaire au milieu du XIXe siècle, le bataillon des Zouaves pontificaux, devenu régiment au , est constitué de volontaires, majoritairement français, belges et néerlandais, venus défendre l'État pontifical, dont l'existence est menacée par la réalisation de l'Unité italienne au profit du Piémont.